Charles Manson : la playlist sur Tympan

Le service Musique de la Bpi vous propose une playlist spéciale pour accompagner la valorisation autour de la figure controversée de Charles Manson, à découvrir jusqu’au 8 mars à la Bpi.

valorisation charles manson à la Bpi
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À l’occasion de la valorisation consacrée à la figure controversée de Charles Manson (1934-2017), disponible jusqu’au 8 mars prochain au bureau Histoire-géographie (niveau 2 de la bibliothèque), le service Musique vous propose une playlist disponible sur Tympan, la nouvelle interface de consultation des documents sonores de la Bpi.

Si Charles Manson reste dans les consciences comme un dangereux psychopathe, il fut à ses débuts une figure charismatique des milieux hippie de San Francisco et Los Angeles et un musicien talentueux fréquentant l’élite de l’industrie musicale. C’est d’ailleurs son colocataire Dennis Wilson, batteur du célèbre groupe The Beach Boys, qui le met en relation avec son frère Brian Wilson, le principal compositeur et tête pensante des Beach Boys. Manson écrit pour eux « Cease to exist » qui deviendra, une fois enregistrée en 1968, « Never Learn not to love », reprise ici par The Telescopes. Manson, furieux que Wilson ait modifié les paroles alors qu’il lui avait expressément demandé de ne pas le faire, le menaça de mort.

Toujours en 1968, l’album blanc des Beatles, sorti en novembre, est l’objet d’une interprétation toute particulière de Manson. Il utilise le sens prétendu des textes pour provoquer, puis justifier les meurtres de l’été 1969. Il associe des extraits de la Bible à des textes des Beatles et conçoit ainsi la prophétie selon laquelle les Noirs allaient bientôt dominer les Blancs, qui se tourneraient ensuite vers lui pour diriger leur nouvelle nation. C’est notamment dans la chanson « Helter Skelter » que Manson verra la prophétie se dessiner.

« Look at your game girl », autre chanson écrite par Manson, trouve sa place en morceau caché à la fin de l’album de reprises « The Spagetthi Incident ? » du groupe californien Guns n’Roses. Cette ballade folk rock écrite en 1970, était envoyée par Manson aux maisons de disque, en recherche d’un contrat dans l’industrie musicale. La reprise par Guns N’Roses déchainera d’ailleurs la colère de Manson du fond de sa cellule : le groupe avait affirmé, en pleine polémique autour de cette sortie, qu’ils pensaient cette chanson écrite par Brian Wilson et non Charles Manson.

En 1974 sort l’album « On the Beach » de Neil Young, avec le morceau « Revolution Blues », inspiré par Charles Manson. Neil Young le rencontra à Topanga près de Los Angeles lorsqu’il y vivait. Les paroles sont très noires et violentes, la musique est plus rock que blues. Neil Young, apôtre de la paix dans le monde, dira de Manson dans sa biographie : « Il était brillant, ce type. Ses chansons m’avaient impressionné. Oui, il était un peu volatil, mais le talent était indéniable. »

Outre ses chansons, Charles Manson continue d’alimenter encore aujourd’hui les imaginaires en termes de création musicale. Le chanteur Marylin Manson a créé son nom de scène en associant selon lui deux icônes opposées : Marylin Monroe et Charles Manson. Le groupe Nine Inch Nails, emmené par son leader Trent Reznor a loué la maison de Los Angeles où habitait Sharon Tate lorsqu’elle a été assassinée par les adeptes de Charles Manson pour enregistrer le deuxième album de Nine Inch Nails « The Downward Spiral » (1994). S’il prétendait à l’époque ne pas savoir à qui avait appartenu la maison, il en conserva la poignée de porte d’entrée « pour se souvenir de ce qui s’était passé à l’intérieur ». La maison fut rapidement détruite.

Pour finir, le groupe System of a Down, sur son album « Toxicity  », a écrit le morceau « ATWA  ». Le groupe ne confirma jamais que le morceau était basé sur l’acronyme anglais signifiant « l’air, les arbres, l’eau, les animaux et tout le vivant » (Air, Trees, Water, Animals and All The Way Alive). Ce terme a été introduit par Manson pour désigner selon lui les forces vitales supposées maintenir l’équilibre écologique terrestre.

Pour découvrir la playlist sur Tympan*, cliquez sur l’image ci-dessous : 

playlist tympan

* : Tympan est accessible depuis les ordinateurs de la Bpi

Publié le 14/02/2020 - CC BY-SA 4.0