Cinéma : un printemps de luttes féministes

Cycle Contre-chant, rendez-vous réguliers et séances spéciales : découvrez le programme de La cinémathèque du documentaire à la Bpi d’avril à juillet 2024.

© Irène Bouaziz – Manifestation 08.03.1975

Le printemps est une saison bouillonnante, volontiers éruptive, en tous les cas propice aux mouvements contestataires et aux mobilisations collectives. Avec Contre-chant : luttes collectives, films féministes, La cinémathèque du documentaire à la Bpi vous propose de retracer les luttes d’hier, à la lumière des luttes d’aujourd’hui.

Carole Roussopoulos, Delphine Seyrig et Ioana Wieder fondent en 1982 le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir pour abriter, conserver, produire et diffuser un matrimoine audiovisuel. Au fil du temps, cette collection inédite de films sur l’histoire des femmes et leurs luttes pour l’égalité, offre un regard neuf sur les changements de notre société, dont les prolongements aujourd’hui sont des coups de tonnerre dans le cinéma, comme dans la société toute entière.

Le féminisme enchanté des pionnières a accompagné les luttes pour la liberté de l’avortement et de la contraception, à la lutte contre l’homophobie, à l’exigence de l’égalité et de la parité. Les activistes Florence Kennedy et Kate Millett, comme la cinéaste Agnès Varda, prouvent que ces conquêtes toujours fragiles sont communes à notre temps, qu’elles participent à des mouvements transnationaux de solidarité.

L’ambition de Contre-chant n’est pas seulement de rendre compte d’un moment, pas seulement joyeux, de création collective en montrant les classiques du répertoire. La rétrospective déroule une alter-histoire subjective et passionnée de la condition féminine à partir d’expériences militantes, qui se répondent dans le temps et se donnent la main par-delà les frontières de genre, par-delà toutes les frontières. Car certains combats d’hier sont encore et toujours d’actualité.

Disparu en décembre dernier, le grand cinéaste géorgien Otar Iosseliani fait l’objet d’un hommage appuyé pour éclairer la face documentaire de son œuvre. Son dernier film-monument sur l’histoire de son pays, Seule Géorgie, sera présenté à la fin de la saison.

Les rendez-vous réguliers offrent encore ce printemps un panorama florissant de la création. Fenêtre sur festivals accueille le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand pour une carte blanche en résonance avec Contre-chant, autour des insoumises, ces militantes à la caméra. Les rencontres d’Images documentaires s’inscrivent dans le prolongement du numéro de la revue, pour questionner l’inscription du corps du cinéaste dans l’écran, en compagnie notamment de Mehran Tamadon.

Du court, toujours consacre une séance à l’excellent travail entrepris par Territoires en images pour « transgresser nos perceptions établies et repousser les frontières de nos représentations » ; une séance à présenter l’univers d’Annabelle Amoros, entre imaginaire et cinéma de genre ; une séance avec la revue Documentaires sur le son qui accompagne les films documentaires.

Avec le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), La fabrique des films propose d’écouter le cinéaste chilien René Ballesteros sur son nouveau projet de film en cours, en terre Mapuche. Pour La cinémathèque idéale des banlieues du monde, une double séance exceptionnelle avec Dominique Cabrera se déroulera en sa présence. Le séminaire de Stéphane Breton en partenariat avec l’Ehess, revient à nouveau en mai et juin, cette fois-ci sur les possibles agencements entre le verbe et l’image.

Les yeux doc à midi offrent les visions d’auteurs exigeants tels Alain Cavalier, Richard Dindo, Harun Farocki, Abbas Kiarostami, Edgar Morin, Claudio Pazienza, ou Jean Rouch. Des films essais, mais surtout des œuvres à part entière proposées par la plateforme lesyeuxdoc.fr.

Une nouvelle fois, les séances spéciales avec nos grands partenaires sont l’opportunité de découvrir en exclusivité grâce à France Télévisions, le premier film d’Alexis Pazoumian, ainsi que le premier long métrage documentaire de Sylvère Petit, grâce à ARTE. Enfin, les trois derniers films de Marc Isaacs, Stéphane Breton et Benjamin Delattre, seront proposés en avant-première française cette saison.

Pour en savoir plus, téléchargez le programme du printemps ! (PDF, 1 Mo) ou bien consultez la programmation complète sur notre agenda.

Publié le 04/04/2024 - CC BY-SA 4.0