Les champignons, un univers à explorer
Notre sélection de ressources sur place et à distance

À l’occasion de l’exposition annuelle de la Société mycologique de France au parc Floral du bois de Vincennes (20-22 octobre), la Bpi vous présente une sélection de ressources consacrée à l’univers des champignons du 5 septembre au 7 novembre 2023.

© Bpi

Présents depuis des millénaires sous toutes les latitudes, les champignons demeurent pourtant des inconnus. Il est temps de s’intéresser à eux ! Multiformes, unis ou pluricellulaires, ils occupent l’espace et s’installent en s’adaptant à merveille un peu partout : les milieux naturels terrestres, notre corps, les fromages. Les champignons sont malins et cachottiers car la plupart d’entre eux ne montrent que peu de leur personne : un chapeau, un pied, mais en réalité il ne s’agit là que d’une infime partie de leur anatomie ! Ils préfèrent vivre sous terre en déployant un vaste réseau de mycélium sous forme de longs fils blancs (cordons mycéliens ou hyphes) et lorsque les conditions sont favorables, ils sortent de terre pour se reproduire en libérant leurs spores. Il existe aussi des champignons aquatiques vivant aussi bien en eau douce ou salée, en surface ou dans les abysses ; si la plupart sont unicellulaires d’autres plus complexes n’hésitent pas à s’associer à des algues.

La mycologie est l’observation et l’étude des champignons. Les champignons, qui ne sont ni des plantes, ni des animaux adorent, en surface, prendre des formes et des textures différentes. Ils peuvent adopter des tailles infinies : de la cellule unique de la levure jusqu’au plus grand champignon du monde ! L’intérêt des mycologues et des botanistes se porte sur l’observation du mycélium-racine qui se développe dans les sols dans lesquels ils puisent leur nourriture. Ces filaments, en immenses réseaux, œuvrent en relation avec les racines voisines des végétaux (plantes, ou algues si l’on est en mer) : un véritable travail d’équipe ! On parle alors de réseau mycorhizien ou d’échanges symbiotiques. Car oui, cette symbiose végétale est extraordinaire : les arbres fournissent des sucres aux champignons qui, en contrepartie, leur transmettent depuis le sol, de l’eau et des sels minéraux. Autrement dit les champignons communiquent.

Ces propriétés permettent aux champignons non seulement de trouver des éléments nutritifs mais aussi de décomposer des substances végétales (voire des plus insolites comme le plastique), ou de décontaminer des sols en absorbant les métaux lourds ! Le mycélium qui constitue le corps-racine des champignons est en réalité une véritable bio-usine. Ainsi les champignons transforment et savent aussi absorber et conserver le gaz carbonique : ne sont-ils pas extraordinaires ?

Savez-vous que les champignons peuvent aussi nous soigner ? La pharmacopée chinoise les utilise beaucoup et tire profit de leurs principes actifs. On parle alors de champignons médicaux. En 1928, la découverte de la pénicilline par l’écossais Alexander Fleming est une étape fondamentale dans la pharmacopée occidentale. Un penicillium est capable de tuer les bactéries qui se trouvent à ses côtés : voici comment fut trouvé cet agent bactéricide qui est donc le premier antibiotique. Parmi les 150 espèces de penicillium, il est un intrus de taille : le penicilium roquefortii qui fait toute la singularité du célèbre fromage ! Aujourd’hui, de nouvelles études visent à traiter différentes maladies avec le secours des champignons : la dépression, l’anxiété de fin de vie, le stress post-traumatique, l’alcoolisme, la maladie d’Alzheimer.

Toujours dans l’optique de la communication, les champignons sont utilisés dans les savoir-faire traditionnels pour la technique du mordançage : l’imprégnation d’un mordant à un tissu. Par exemple, la fibre de laine est associée à des champignons en raison de leurs carpophores, à savoir leurs parties aériennes qui ont la faculté de communiquer aux textiles des couleurs durables.

Savez-vous encore que les superpouvoirs du champignon sont scrutés de près car les chercheurs souhaitent les appliquer à plus grande échelle pour venir en aide à notre planète malmenée par les activités humaines et industrielles polluantes ? Aujourd’hui, grâce au mycélium, il est possible de fabriquer de nouveaux matériaux biodégradables : cuir végétal, briques… De plus, des bactéries et champignons permettent d’assainir des eaux polluées dans des stations d’épuration, d’absorber des résidus pétroliers dispersés en mer. C’est aussi un énorme potentiel pour le développement de la bioéconomie dans les domaines industriels : les produits agrobiologiques (biopesticides) ; les mycomatériaux (les emballages durables), etc…

Ces solutions innovantes se développent : il est donc primordial d’en apprendre davantage sur les champignons. Mais le réchauffement climatique est une menace pour eux alors que l’association champignons-végétaux demeure indispensable pour l’équilibre biologique des sols des forêts à l’échelle planétaire. L’urgence aujourd’hui est donc d’identifier et de cartographier le monde fongique jusqu’alors trop ignoré.

Retrouvez la sélection de nos bibliothécaires jusqu’au 7 novembre 2023 en Sciences au niveau 2 de la Bpi, et consultez la bibliographie complète en ligne.

Publié le 06/09/2023 - CC BY-SA 4.0