Le couple Manouchian et leurs camarades de Résistance
Notre sélection de ressources

À l’occasion des 80 ans de son exécution, le 21 février 1944, le résistant d’origine arménienne, Missak Manouchian est entré au Panthéon, avec son épouse Mélinée. Ce n’est pas seulement le couple Manouchian qui est célébré mais toute la Résistance étrangère. Leurs camarades de résistance étaient polonais, italiens, espagnols, hongrois, roumains, arméniens.

Ce groupe de résistants appartenait à la FTP-MOI : Francs-Tireurs Partisans Main d’œuvre Immigrée. Cette organisation était dirigée par le parti communiste : à partir de la rupture du pacte germano-soviétique le 22 juin 1941, le parti communiste donne comme directive à ses membres de porter la guerre dans les pays occupés et met en place le groupe de résistance FTP, Francs-Tireurs Partisans, pour organiser la lutte armée. Pierre Georges, dit Colonel Fabien, en tuant un officier allemand au métro Barbès Rochechouart, le 21 août 1941, marque l’entrée dans la Résistance armée des Partisans. L’organisation va se montrer très efficace. Un de ses faits d’armes les plus notables a été l’assassinat du colonel SS Julius Ritter, responsable du STO (Service de Travail Obligatoire). Obligation unanimement détestée par la population française. L’assassinat de son organisateur eut un fort retentissement.

Dans les années 20, suite à la saignée humaine qu’a représenté la Première Guerre Mondiale, la France embauche énormément d’étrangers. Pour le couple Manouchian, qui a fui le génocide arménien (le père de Missak meurt les armes à la main pour défendre sa liberté et son peuple), c’est une opportunité immense. Leurs autres camarades de lutte fuient également des pays où la liberté est niée : l’antisémitisme des pays d’Europe de l’Est, l’Italie fasciste, l’Espagne franquiste, etc. Tous rejoignent la patrie des droits de l’Homme, de la Révolution française. Ils ont fait l’expérience de l’adversité de l’Histoire et s’engageront avec ferveur dans la lutte pour la France contre l’Allemagne nazie.

Ce ne sont pas les Allemands qui vont traquer les résistants du groupe FTP-MOI, mais la police française avec à sa tête René Bousquet. Missak Manouchian est arrêté le 16 novembre 1943. Lui et ses camarades seront exécutés le 21 février 1944 au Mont-Valérien. Mélinée, parce que son mari et elle, avaient convenu d’une stratégie, réussira à s’échapper.

La propagande nazie produit un fascicule intitulé L’armée du crime et placarde l’affiche rouge dans toutes les grandes villes de France. L’affiche qui incrimine le groupe Manouchian diffamante et humiliante produit sur la population française l’effet inverse. Certains écrivent en dessous de l’affiche : « Morts pour la France ». Dans la dernière lettre qu’il écrit à Mélinée, Missak, dans un signe d’attachement à la France, signe de son prénom francisé, Michel.

Aragon, en 1955, écrira un poème en hommage à ces résistants. Léo Ferré le mettra en chanson en 1959.

Retrouvez la sélection de nos bibliothécaires au secteur Histoire (niveau 2 de la Bpi), jusqu’au 30 avril et consultez la bibliographie complète sur place ou en ligne !