Vivian Maier et les femmes photographes du 20e siècle
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Vivian Maier, la (re)découverte d’une photographe

Décédée en 2009, la photographe Vivian Maier (1926-2009) a rencontré de manière posthume un succès inégalable, la plaçant au Panthéon des photographes internationaux aux côtés des Robert Doisneau et Henri Cartier-Bresson. Pourtant, la « photographe de rue amateure » qui a saisi sur le vif les rues de New York et Chicago avec son Rolleiflex 35mm, gagnait sa vie comme gouvernante d’enfant. Sa vie durant, avec comme  alibi les enfants dont elle avait la charge, elle photographia inlassablement les rues, ses passants, les vitrines, les ombres, les détails et gestes du quotidien. A la fin de sa vie, Vivian Maier avait accumulé près de 120.000 documents, photographies, négatifs, et films supers 8 et 16mm, sans jamais les montrer ou les exposer.

L’exposition qui se déroule au Musée du Luxembourg jusqu’au 16 janvier 2022 novembre est la première exposition rétrospective de l’artiste. L’exposition fait apparaitre les thèmes-clés de l’œuvre de Maier : la photographie de rue, l’autoportrait, les enfants, les formes, le rythme, le noir et blanc/la couleur. Parce que Vivian Maier est désormais reconnue parmi les plus grandes photographes, cette valorisation présente des ouvrages qui aident à mieux cerner « le phénomène Maier », mais également à présenter de grands noms de femmes photographes du 20^e siècle auxquelles son œuvre fait écho : photographie de rue, photographie humaniste, photographie de portrait et l’autoreprésentation. La dernière partie présente une histoire en train de se construire, celle des femmes photographes, avec les dernières publications en la matière.

Vivian Maier et les femmes photographes de rue

La photographie de rue – ou street photography – nait aux Etats-Unis avec la photographie documentaire d’un Walker Evans. Pendant la Grande dépression, il s’agit de rendre visuelles les conséquences du krach boursier et documenter les classes populaires touchées de plein fouet par la crise économique. Walker Evans, Dorothea Lange, Arthur Rothstein participent à ce vaste programme de la NSA (National Security Farm). Ces derniers sont eux-mêmes influencés par la tradition européenne, et en particulier la photographie d’Eugène Atget : le promeneur solitaire dans les rues de Paris, photographiant les rues, boutiques et petits métiers d’un monde en train de disparaitre au profit du Paris haussmannien, le typique ou « vernaculaire ».

Vivian Maier et la tradition humaniste

Le travail de Vivian Maier se situe à la frontière entre la photographie de rue, mais également une tradition humaniste, plutôt européenne, photographie du quotidien, des moments suspendus, d’une narration, d’histoires parfois drôles mais toujours empathiques, maniant avec brio l’art de se faire oublier tout en étant bien présent. Nous vous proposons ici une sélection de grandes photographes du 20^e siècle dans la tradition humaniste : que leur pratique soit celle de l’autoportrait (Claude Cahun), du portrait avant-gardiste (Gisèle Freund), de l’art de raconter les histoires du quotidien (Sabine Weiss), de rendre compte du mouvement (Ilse Bing) et d’interroger l’espace (Florence Henri).

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Pour aller plus loin dans le travail de Vivian Maier, venez découvrir la sélection d’ouvrages réalisée par nos bibliothécaires au Bureau Arts (niveau 3 de la Bpi) jusqu’au 11 octobre prochain. Vous pouvez également consulter en ligne ou télécharger la bibliographie réalisée pour l’occasion.